Potosi – Du 10 au 12/12

Potosi est une ville classée à l’Unesco. Elle est située dans le sud de la Bolivie et se trouve à 4070 mètres (soit l’une des villes les plus hautes du monde). Elle a été construite au pied du Cerro Rico (« La montagne riche »), une montagne de minerai d’argent.

Les espagnols ont longtemps exploités les mines d’argent (ainsi que les populations locales). A la fin du 17^ème siècle, Potosi était plus importante en termes d’habitants que Paris ou Londres, avec 160 000 habitants.

Après 1800, l’argent se fait rare et c’est davantage l’étain qui est extrait de la montagne.

Les mines sont toujours exploitées, mais par des  mineurs qui travaillent dans des coopératives privés : le mineur de coopérative s’exploite lui-même en vendant le fruit de sa récolte.

Nous nous sommes baladés dans la ville qui est dominée au loin par cette fameuse montagne d’argent.

Nous avons séjourné pendant deux nuits à l’hostel Felcar (70 bol la nuit pour deux, soit 9€), une petite résidence fort sympathique, avec un petit patio pour se poser dehors à l’abri du vent.

Nous avons visité la casa de la Moneda (40 bol par personne + 20 bol pour l’appareil photo !), le plus grand et plus important bâtiment civil colonial des Amériques. Il a été construit au 18^ème siècle et c’est ici que l’on frappa la monnaie jusqu’en 1951 : d’abord grâce à des esclaves et des mules, puis avec des machines à vapeur, puis avec des machines électriques.

Le bâtiment s’étend sur plus de 7570 m² !

Dans les premiers temps, le processus de fabrication était essentiellement manuel : il fallait d’abord transporter le minerai, puis le faire fondre dans les fours de la maison. Le feu des fonderies étaient attisés par les arbustes de l’altiplano mélangés avec les crottes de lamas. Il fallait ensuite aplanir les lingots d’argent qui sortaient de la fonderie avec des énormes laminoirs tirés par des animaux de traits eux-mêmes entrainés par des humains. La dernière étape consistait à frapper la monnaie au marteau dans un premier temps puis à presse manuelle.

La visite fut très intéressante et dure environ 1h30 avec un guide en français.

Nous avons fini notre journée avec trois suisses que nous avons rencontrés durant la visite de la casa moneda : Cindy, Chloé et Mathias.

Le lendemain, nous sommes partis visiter les mines de Potosi. Nous avons beaucoup hésité à y aller, notamment par peur d’aller un peu au zoo et d’observer des personnes qui travaillent dans des conditions très difficiles. Après avoir fait le tour des agences qui proposent les tours, nous nous sommes dirigés vers une coopérative pour mineurs, composée uniquement d’anciens mineurs qui organisent des visites. Ils ont réussi à nous convaincre d’aller visiter les mines ! Nous avons donc payé plus cher (150 bol par personne, soit 20€) mais au moins, nous étions assurés d’avoir face à nous des anciens mineurs qui connaissent le travail et qui peuvent nous faire partager leur expérience.

C’est donc avec un petit groupe (composé de beaucoup de suisses et français d’ailleurs !) que nous nous sommes rendus dans un premier temps au marché des mineurs : on y trouve tout un tas de choses que l’on peut offrir aux mineurs. Nous leur avons acheté des feuilles de coca (ils utilisent en moyenne deux paquets de feuilles de coca par jour) et un soda.

Aparté n°1 : Nous apprendrons par la suite que les mineurs ne mangent pas lorsqu’ils travaillent dans les mines afin de ne pas manger le minerai. Il le respire bien assez toute la journée ! Ils se nourrissent uniquement de feuille de coca qui leur coupe la fin durant la journée.

Nous nous sommes ensuite rendus dans l’usine qui achète le minerai aux mineurs et qui l’exploite ensuite pour le vendre aux autres pays (notamment l’Asie qui est un très grand marché pour eux). On peut voir comment ils séparent le minerai des autres « déchets » qui composent la pierre.

Après nous avoir équipés (casque, chaussure, pantalon, veste), les guides nous ont emmenés jusque dans les mines.

Nous avons traversé la montagne à pied, en passant par les mêmes chemins que prennent tous les jours des mineurs (les plus praticables du moins !). Nous avons rencontré beaucoup de mineurs et pu échanger quelques mots avec eux. Ils travaillent en moyenne de 5h du matin jusqu’à 15h, et quasiment tous les jours. Leur salaire dépend de ce qu’ils peuvent trouver comme minerai et varie énormément en fonction du cours du minerai. Leurs conditions de travail sont très dures, et ils n’ont pas une espérance de vie très longue.

Malgré cela, ils sont tous très fiers d’être mineur. C’est un métier qui se transmet de génération en génération et ils sont fiers de faire le même métier que leur père et leur grand-père.

Après plus de 2h de marche dans les mines, nous voyons le bout de tunnel et sortons de l’autre côté de la montagne.

Nous rentrons fatigués au centre de Potosi, et partageons un bon repas (négocié par Thimothé, un tour du mondiste suisse en voyage depuis plus d’un an) avec le groupe.

Nous retrouvons le soir les 4 français que nous avions rencontrés au Chili : Lauriane (et oui, une autre!), Manu, Jérome et Adèle. Nous buvons un coup avec eux, tout en sachant que nous nous retrouverons dans la suite de notre périple.